Europalille - Le blog d'Europe XXL

Dans les lieux phares qui accueilleront Lille 3000, on s'attaque aux finitions
PAR HEDWIGE HORNOY (avec PLANA RADENOVIC)

La date fatidique approche. Lille 3000 - Europe XXL commence le 14 mars. Dans les lieux qui accueilleront les différentes expositions, c'est le branle-bas de combat. Aper- çu des préparatifs.

« Bip ! Bip ! Bip ! » Marche arrière, marche avant, les grues font des chassés-croisés. Gilet jaune fluo et casque blanc, les électriciens, menuisiers, soudeurs... pataugent dans la boue. On est sur le site de Saint-Sauveur, à deux semaines du lancement de Lille 3000. Au premier coup d'oeil, on peine à imaginer que, bientôt, des milliers de visiteurs vont venir se restaurer ou voir un film dans le hall A ; se prélasser dans une des chambres à thème de l'Hôtel Europa ou déambuler dans les salles d'exposition photo et audiovisuelle du hall B. Pour l'instant, les ouvriers s'activent à passer des câbles, plaquer les murs de planches de bois, monter les panneaux qui recevront des photos panoramiques...

Emmanuel Goncaluos, chef de chantier du gros oeuvre, est confiant. « On est à jour. Dans une semaine, pour nous, c'est fini. Par contre, les électriciens, eux, ont encore pas mal de boulot. » Le coordinateur global, Sébastien Bernière, ne paraît pas inquiet non plus. « Dans le spectacle, on finit toujours à peu près la veille. » Le bar en acier rouge et les gradins de 188 places pour le cinéma devraient arriver cette semaine. Le reste suivra, jour après jour.

Thierry Lesueur, coordinateur général du projet Lille 3000, lui, est dans tous ses états. « C'est comme un accouchement, Il y a beaucoup d'émotion. Ce que nous avons imaginé, préparé depuis deux ans, commence à prendre forme. » Le palais des Beaux-Arts est tout chamboulé. Les colonnes de l'atrium sont cachées par des murs de plâtre pour dessiner une salle de projection. « Nous avons recréé un espace. La verrière a été occultée », indique Stéphane, menuisier sur le chantier depuis un mois. Dans la rotonde Frémiet, la statue du chevalier est enfermée dans des murs de plâtre. Seule sa lance dépasse. Au deuxième sous-sol, dans la salle d'exposition temporaire, c'est le grand chambardement. Les cloisons ont été transformées, changées de place, peintes en blanc et gris foncé.

Le palais est fin prêt pour accueillir les artistes de l'exposition Istanbul. « On a fini la partie technique et architecturale du projet.

Maintenant commence la partie artistique, avec l'installation des oeuvres », détaille Jess Perez, l'architecte du projet.

Au Tri postal, c'est l'artiste roumain contemporain Dan Perjov-schi, qui a investi la salle il y a trois jours. Sur les murs, sur le plafond noir, il dessine ses oeuvres à la craie. Thème de l'exposition : « Où en est l'Europe après la chute du mur de Berlin ? » Avec la crise économique en toile de fond.

On attend le 14 mars avec impatience.



Photo : lavoixdunord.fr

Dan Perjovschi au Tri postal : «Tout le monde peut comprendre mes dessins»
Par P. R.

Dan Perjovschi, artiste roumain, a investi le Tri postal il y a trois jours. Et déjà, les murs noirs sont recouverts de dessins à la craie. Des dessins naïfs, parfois drôles, qui véhiculent un message politique, une critique sociale incisive.

> Que pensez-vous de l'espace qui vous est alloué ?

« Il y a une atmosphère particulière qui m'inspire. Le lieu m'évoque une usine abandonnée, quelque chose de brut, d'organique. J'aime travailler avec l'architecture basique. Je demande très peu de choses, seulement une craie et un escabeau. »

> Où puisez-vous votre inspiration ?

« Dans les journaux principalement. Mes dessins s'inspirent de l'actualité. Il y a quelques années, j'ai travaillé comme dessinateur politique dans un hebdomadaire à Bucarest. »

> Quel est le message politique de l'exposition ?

« Le thème de l'exposition est à la fois la chute du mur de Berlin, donc l'effondrement du communisme, et la crise actuelle du capitalisme. J'ai une position critique et ironique sur les deux systèmes. »

> Pourquoi faire passer votre message par le dessin naïf ?

« Après la chute du mur de Berlin, j'ai essayé de trouver un langage pour répondre au changement. La peinture académique était dépassée. Je fais un art free style, presque de la rue. Tout le monde peut comprendre mes dessins. »


Source des articles : lavoixdunord.fr